vendredi, 13 septembre, 2024
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L’hôtel-restaurant Zuem Scharrach (1906-1914).

Situé à Scharrachbergheim en Alsace sur la colline sèche, appelée Mont Scharrach ou colline de Scharrach, à 316m d’altitude, Hans Johan BARTHEL construisait un hôtel-restaurant de 1906 à 1907.

Colline sèche

Un lieu réputé.

C’était un bâtiment à colombage avec un grande terrasse, 2 salles de restaurant, 18 chambres et une écurie aménagée sous la terrasse.

En 1908 un puits de 28m de profondeur, a été creusé derrière l’hôtel pour y apporter l’eau. Les clients venaient de Strasbourg en calèches tirées par des chevaux, avec le chemin de fer jusqu’à la gare de Scharrachbergheim ou en tramway jusqu’à Odratzheim.

Le vin provenait des vignes du restaurateur et la cuisine était très appréciée.
Parmi la clientèle il y avait des artistes comme par exemple, Gustave Stoskopf (Artiste-peintre et dramaturge), les frères jumeaux MATTHIS, Albert et Adolphe (poètes lyriques alsaciens) ou Charles BASTIAN (Céramiste et Illustrateur). En 1907 une tour (Aussichtsturm) a été installé sur la colline pour admirer le paysage.

L’hôtel-restaurant avait une belle renommée et beaucoup de succès!

Quand des moustiques menacent.

Le 13 Août 1914, l’armée allemande a pris possession de l’hôtel restaurant afin d’y installer une ligne téléphonique militaire. D’un poste de garde au fort de Mutzig on remarqua des lumières qui furent interprétées comme étant des signaux lumineux.

Sans preuves, on soupçonna le restaurateur d’espionnage, il fût arrêté et incarcéré dans la mairie de Scharrachbergheim. Il s’avéra que les signaux provenaient d’une chasse aux moustiques par les soldats, car le temps était particulièrement lourd et chaud, donc propice aux moustiques.

Heureusement qu’un militaire a témoigné le lendemain et rétabli la vérité pour éviter à Hans BARTHEL d’être fusillé.

Toutefois, le commandant reçoit l’ordre le 14 Août 1914, de démolir totalement l’établissement. Tous les soldats s’y sont mis, on raconte que les meubles et tableaux volaient par les fenêtres, les tuiles dégringolaient de la toiture et le piano a été échangé à un restaurateur de Dahlenheim contre un cochon. En récompense, les soldats ont eu droit de vider (boire) les tonneaux de vin!

En 1914, après avoir reconnu son innocence dans l’affaire d’espionnage grâce à un soldat, l’Etat allemand remet à Hans Johan BARTHEL une somme de 46000marks pour dédommagement de guerre.
La somme ne correspondait pas à la valeur de l’hôtel restaurant, il déposa alors en 1921 un recours au tribunal arbitral Franco-Allemand pour dédommagement complémentaire et ce n’est qu’en 1926 qu’on lui versera la somme de 4000francs plus les intérêts de 5% depuis 1921.

une nouvelle chance.

 En 1920 c’est la construction d’un “restaurant dancing” sous les marronniers de la colline de Scharrach.

 Après le décès de Hans Barthel, en 1932, l’exploitation de l’établissement a été poursuivie par son épouse et ses enfants quelques années encore après la guerre puis vint la destruction totale avant 1950.

Durant l’entre-deux guerres les Strasbourgeois et les villageois venaient y danser au son d’un accordéoniste et on y raconte qu’un glacier de Strasbourg y vendait des glaces.

Il a été occupé pendant l’hiver 1944 par des goumiers marocains en route vers l’Allemagne. Pour se chauffer, ils ont démonté une partie du plancher. Ils étaient accompagnés par des prostituées (pratique courante), la fréquentation de l’établissement était devenue pas recommandable.

Après 1950, il ne restait plus que les marronniers et quelques fondations en vestiges de présence du restaurant-guinguette.

L’histoire des auberges “Zuem Scharrach” sur la colline du Scharrach prend fin à cette époque là.

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